Penser la pratique (2011)

Ce texte reproduit en la développant une intervention du 2/03/2011, au DUAPr 1<

La pensée s’est constituée par sauts successifs, de l’homéostasie à l’anticipation puis à la représentation et enfin à l’ordre de la langue, aboutissant à sa fonction d’équilibrage entre le pulsionnel, le narcissisme, et l’inscription dans l’échange symbolique généralisé qui constitue l’espace social. Mais elle est aussi un avatar de la relation d’objet en tant que long effort, toujours mis en échec, pour dissocier l’amour de la mort. Elle prend sa place dans le travail d’accès à l’identité, comme création interminable de soi.

La pratique, qui est la pensée faite acte, est un cas particulier de cette création de soi indissociable de la trame sociale où chaque sujet s’inscrit. Mais les sociétés réelles, plurielles, historiques, contradictoires, sont bien différentes de l’espace symbolique intemporel et cohérent postulé par l’inconscient. D’où le compromis d’un repli sur des espaces d’alliances, unifiés autour de partialités fondatrices.

Au-delà de ces pratiques « primaires », émergent, dans le cadre des dispositifs institutionnels, des pratiques « secondaires », identifiables dans la division sociale du travail. Et parmi elles, les pratiques spécifiques du « travail social » au sens large, où opère majoritairement l’analyse de la pratique. C’est sur les spécificités de cette dernière que se conclut le texte.

1- Diplôme universitaire d’analyse de la Pratique de l’Université Lyon 2. 

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